Lorsqu’on achète un produit alimentaire, nous savons que nous devons respecter un certain délai au-delà duquel la denrée devient impropre à la consommation.

Néanmoins, il existe de nombreuses informations sur les étiquettes des produits, ainsi que de nombreuses idées reçues autour de ces dates.

Nous faisons dans cet article un bilan autour de cette notion fondamentale : La durée de vie d’une denrée alimentaire.

1. DLC ET DLUO

Vous avez surement entendu parler de la date limite de consommation ou DLC.

Cette date est la date limite au-delà de laquelle, la denrée présente un danger immédiat pour la santé du consommateur.

La DLC est indiquée par la mention “à consommer jusqu’au …” suivie du jour, du mois et de l’année de péremption.

Elle concerne tous les aliments périssables et il est indispensable de la respecter afin de protéger le consommateur de dangers microbiens graves.

Elles sont en effet l’une des causes majeures des toxi-infections alimentaires.

Nous y reviendrons plus tard dans cet article, mais la consigne est simple : Il ne faut JAMAIS consommer un aliment après cette date.

La DLUO ou date limite d’utilisation optimale représente cette fois-ci la date au-delà de laquelle les qualités organoleptiques (gout, texture, odeur,…) du produit ne sont plus garanties.

Elle est indiquée par la mention “à consommer de préférence avant le …”.

Au-delà de cette date, le produit peut être consommé et même commercialisé, à condition de prévenir le consommateur, sans aucun risque pour sa santé.

Attention tout de même aux produits dont la DLUO est passée depuis plus d’un an et qui peuvent présenter des altérations majeures.

À titre indicatif, la DLUO a été remplacée par la DDM, date de durabilité minimale.

2. LA GESTION DE LA DURÉE DE VIE D’UN PRODUIT EN RESTAURATION COMMERCIALE

La réglementation est très claire à ce sujet.

Tout produit dont la date limite de consommation a été atteinte doit être considérée comme impropre à la consommation.

On veillera donc à se débarrasser de toutes les denrées, la veille de leur DLC.

Ces denrées seront considérées comme des déchets, sources potentielles de contamination de l’environnement.

Elles doivent être jetées à la poubelle pour destruction, et le personnel ne peut pas en bénéficier pour sa consommation personnelle.

3. DLC ET CONGÉLATION

Mais que faire si je trouve un nombre important de produits dont la date limite de consommation est trop proche ?

Vous avez la possibilité de congeler des produits jusqu’à J-3 avant la DLC. Mais sachez qu’après décongélation, vous n’aurez au maximum que 24h pour les consommer !

En effet, la congélation stoppe le développement microbien, mais lors de la décongélation, ce dernier reprend à une vitesse bien plus importante que sur un produit frais.

Vous devez indiquer sur le produit la date de congélation ainsi que la date de décongélation.

4. LA DLC EST-ELLE MODIFIÉE LORSQUE LE CONDITIONNEMENT EST OUVERT ?

Eh oui, vous l’aurez deviné, la date limite de consommation inscrite sur le conditionnement de votre denrée n’est valable qu’avant ouverture.

Une fois le conditionnement ouvert, vous avez entre 24 et 48h pour consommer la denrée qu’il contient.

Attention également à ne pas contaminer la denrée avec son emballage, nous aurons l’occasion d’en parler lors d’un prochain article.

5. QUELLE EST LA DLC D’UN PLAT CUISINÉ ?

Très bonne question !

Maintenant que j’ai ouvert tous les conditionnements de mes denrées et que je les ai cuisinées, que dois-je faire ?

Vous devez reconditionner vos plats préparés dans un conditionnement propre et étiqueté à la date du jour de fabrication.

La nouvelle DLC doit également y être inscrite. Elle est de 3 jours.

6. QUELS SONT LES RISQUES EN CAS DE NON RESPECT DE LA DLC ?

La possession et commercialisation d’un produit à date limite de consommation dépassée est punissable d’une amende de 1500 € d’amende, cumulable par lot retrouvé.

Même en cas d’oubli malheureux, la présence de produits périmés peut vous couter plusieurs milliers d’euros.

Dans le cas d’une mise en vente délibérée de produits périmés, la sanction est bien différente.

Le responsable du délit encourt une amende de 750 000 euros et une peine maximale de 7 ans de prison.

En fonction de la gravité et de l’ampleur de la tromperie, l’inspecteur peut demander une fermeture administrative temporaire ou définitive de l’établissement.

Outre l’amende majeure encourue, le risque pour le consommateur est la toxi-infection alimentaire.

Nous en parlerons dans un prochain article, mais sachez déjà que ces maladies, transmises par les aliments, sont extrêmement dangereuses et provoquent la mort de nombreux consommateurs en France, tous les ans !

On ne le dira jamais assez : Pour votre sécurité, jeter les denrées à risque !

7. LES INFOS PRATIQUES

Tout d’abord, vous l’aurez compris à la lecture de cet article, notre attention sera particulièrement portée sur les produits comportant une DLC, puis ceux comportant une DLUO.

De manière générale, les produits les plus à risque sont les denrées alimentaires d’origine animale.

Il est également impératif de faire attention à la conservation de ces denrées sensibles.

Par exemple, un lot de viande hachée a une date limite de consommation donnée, dans des conditions de conservation à 3°C.

Si la chaine du froid est rompue, la qualité de la denrée est fortement compromise.

C’est pourquoi nous avons quelques astuces à vous transmettre pour vous apporter le maximum de garantis quant à l’état de santé de vos produits.

La chaine du froid doit être continue pour tous les produits frais

Les emballages doivent être intacts avant déconditionnement

Si un sous-vide est rompu, la denrée doit être consommée immédiatement. Si on ne peut pas dater la rupture du sous-vide, la denrée doit être jetée

Les œufs, denrée très à risque, doivent être consommés au plus vite

Le poisson destiné à être consommé cru doit être au préalable congelé pendant 3 jours (cela permet d’y tuer certains germes et parasites potentiellement présents)

Les boites de conserve au couvercle bombé sont à jeter

Voilà les informations les plus essentielles qui concernent la conservation des denrées alimentaires.

La santé de votre consommateur est mise en jeu après chaque repas !

Une toxi-infection alimentaire est très grave, tant sur le plan médical qu’économique.

N’oubliez pas : Une bonne gestion des stocks et des denrées impropres à la consommation vous permettrons de travailler en toute sérénité !